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Jean Marcel

Fractions 3

Jean Marcel est médiéviste, essayiste et romancier. Après une prolifique carrière universitaire au Québec comme enseignant et chercheur, il a fait de la Thaïlande son pays d’adoption, où il continue aujourd’hui sa réflexion et son œuvre.  [+]...

essai | octobre 2009

142 pages | hors collection

11,43 x 20,32 cm

 

21,95 $

 

Livre

ISBN 978-2-922930-16-0

 

Livrel | PDF

ISBN 978-2-922930-30-6

 

Livrel | ePub

ISBN 978-2-922930-29-0

 

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Du même auteur

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FRACTIONS 3

 

Neuf ans après avoir reçu le prix Victor-Barbeau (meilleur essai) pour Fractions 2, Jean Marcel revient à l’essai avec le troisième tome de ses réflexions. Écrits sur un ton unique, les textes de Fractions 3 entraînent le lecteur par petits bonds dans une vision du monde qui est celle de la culture, de l’art, de la littérature et de la vie en général. En abordant avec la même passion la simplicité du détail quotidien et la question existentielle, ce recueil propose une étonnante mosaïque formée de cette matière et ces sujets qui font l’être humain. Fractions 3 est une pensée en mouvement qui place sans contredit Jean Marcel auprès des plus grands essayistes québécois.

On en parle

Pouvant lui aussi revendiquer une longue carrière de professeur de littérature à l'université, médiéviste, essayiste (Le Joual de Troie, Jacques Ferron malgré lui) et romancier, Jean Marcel nous livre quant à lui un troisième tome de ses Fractions, constitué d'extraits choisis de carnets remplis pendant une quarantaine d'années — les deux premiers avaient paru en 1996 et en 1999 à l'Hexagone. Bon vivant un brin pessimiste, parfois grincheux et lapidaire, lecteur de San Antonio et de Cioran, Jean Marcel nous rappelle que « livre et libre ont la même racine (sans commentaire) ». On trouvera entre autres dans ces carnets un long hommage à Jean-Éthier Blais, le récit de la genèse de son roman Hypatie ou la fin des dieux (Leméac, 1989), des fragments sur la musique, un rapprochement entre Rutebeuf et Gaston Miron, un regard sensible sur l'humanité. Mais aussi des réflexions plus personnelles, notamment sur son état d'esprit après l'échec du premier référendum, qui nous donne quelques clés pour comprendre son exil en Thaïlande, loin de ce « pays ennemi » qui s'appelle Canada.

 

Pour Jean Marcel, c'est à Le Moyne « que revient le triste honneur d'avoir provincialisé la pensée, de nous avoir fait croire que le dualisme et le matriarcat constituaient notre seul lot national historique. [...] Il faut être grossier pour considérer comme un penseur celui qui se permet de dissoudre d'un coup de plume, sous prétexte de dualisme, et la grande civilisation arabe et l'immense civilisation indienne ». Plus carrément: « Le Moyne est un caricaturiste; c'est le Roger Lemelin de la pensée canadienne-française. »

 

CHRISTIAN DESMEULES, LE DEVOIR

Dans Fractions 1 (L’Hexagone, 1996), l’écrivain québécois commentait le titre qu’il donnait à ses fragments : « un magma de tentative de réfléchir, de décrire ou de ressentir, comme autant de fractions infiniment multipliables entre le zéro et l’unité ». Le sous-titre du livre, Carnets, en indique d’autre part l’orientation biographique : elle se révèle par exemple dans ce récit de la genèse de la superbe trilogie romanesque, Hypatie ou la fin des dieux, Jérôme ou de la traduction et Sidoine ou la dernière fête, ou dans les réflexions sur le référendum du 20 mai 1980 qui vit l’échec des partisans de l’indépendance du Québec : on reconnaît alors l’ancien militant et son beau talent de polémiste qu’on avait pu admirer dans le truculent et furieux Joual de Troie (contrairement à ce qu’on croit souvent en France, le joual n’est ni le vieux français, ni celui des premiers immigrants ni, suivant une expression horripilante, la « savoureuse » parlure de la Belle Province), avec des accents, quand il s’agit de l’avenir du Québec, moins désespérés ou amers que désenchantés et, quand il s’agit du Canada, d’une violence de mépris qui laisse pantois. Pour ma part, j’ai été séduit par ce qui est dit de la poésie (« recréer dans le langage, qui n’est pas tout à fait prévu ni conçu pour cela, les conditions de l’état de musique »), de la traduction (« Avec tout ce qu’il suppose, il n’est pas d’acte culturel plus élevé que la traduction »), par les propos sur la prose de Claudel « brute, parfois brutale, qui tient toujours du poème, parfois du délire quasi surréaliste », sur Paul Morand, sur le catalogue des vaisseaux chez Homère (« des noms étranges de bateaux à jamais disparus, dont les sonorités, de ce fait, confinent à l’abstraction la plus pure — une pure prière à la mer, sinon la prière même de la mer adressée à l’éternité »), par telle page, éblouissante, sur Saint-Simon, telle autre, virtuose, sur De Gaulle et Malraux. Et comment ne pas admirer, de ce médiéviste, élève et ami de Claude Régnier, de Paul Zumthor et de Pierre Bac, les évocations de Villon et de Rutebeuf ? Y. A.

 

Y. A., LE BULLETIN DES LETTRES, NO 685, NOVEMBRE 2009

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